(Tract du POID du 11 avril 2018) Dans une interview accordée au Parisien, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré: « Dès le 26 février, lors de ma première déclaration sur la SNCF, j’ai dit qu’il y avait des sujets qui n’étaient pas négociables : l’ouverture à la concurrence, la réorganisation de l’entreprise et la fin du recrutement au statut. Nous n’y reviendrons pas. »
Le 9 avril, les cheminots massivement en grève avec leurs syndicats ont réaffirmé qu’il faudra bien pourtant que le gouvernement y revienne, c’est-à-dire qu’il retire son plan de privatisation de la SNCF.
Le témoignage de cet ancien salarié sous statut SNCF de Ouibus prouve qu’ils ont raison !
« J’ai été embauché à la SNCF en CDI, en tant que conducteur d’autocar sur grande distance, nationale et internationale. C’est un projet qui a été créé par le gouvernement et la SNCF pour exploiter le marché du transport, en sortant du rail. Un jour, on nous a dit : “On va ouvrir le marché de l’autocar en France à la concurrence, supprimer le monopole de la SNCF et faire entrer des opérateurs privés. Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas dangereux pour vous. Vous êtes des salariés de la SNCF. Vous avez des CDI, un statut.” C’est exactement ce qu’on dit aujourd’hui aux cheminots. Pourtant, la privatisation des services et des lignes a commencé. Un nombre de plus en plus limité de lignes ont été exploitées par la SNCF. On nous a alors dit : “Les recrutements SNCF sont complètement gelés, les projets à venir seront traités avec les sous-traitants, mais vous vous êtes là et resterez là, ne craignez rien. ”
Puis, la sous-traitance a gagné toutes les lignes jusqu’à l’étape de la franchise : les concurrents sont entrés dans le capital de la SNCF, en disant : “Écoutez, je mets tant de millions d’euros dans le capital de la SNCF, et je deviens franchisé, je fais partie de la maison. ” La SNCF nous a alors proposé d’aller travailler en franchise avec telle ou telle entreprise privée, sur la base du volontariat.
On a dit qu’on n’était pas volontaires. Alors, on nous a pro- posé de l’argent : 4 000 euros… puis 6 000 euros. On leur a dit : “Non, ce n’est pas de l’argent qu’on veut. On veut la garantie de l’emploi. ” Ils nous ont répondu : “Ne vous inquiétez pas. Vous partez dans le privé, mais c’est un transfert d’activité, de contrat. Évidemment, vous ne serez plus salariés de la SNCF, mais du sous-traitant privé. Mais on vous garantit un maintien du salaire pendant… 15 mois. ” C’est la loi. C’est ce qu’ils disent aux cheminots aujourd’hui : “Ne vous inquiétez pas. Il y aura des opportunités de transfert d’activité. On vous garantit le maintien du statut, etc.” C’est complètement faux !
Nous avons à nouveau refusé. Ils ont donc voulu passer en force : on a reçu des courriers recommandés disant : “À partir de telle date, votre activité passe à un autocariste privé. Vous acceptez ou vous êtes licencié tout de suite. ”
Nous avons été licenciés pour faute grave, c’est-à-dire jetés par la SNCF et par l’entreprise privée, parce qu’on n’a pas accepté les nouvelles conditions de travail. On est tous actuellement au chômage ou dans la précarité totale.
Nous avons constitué nos dossiers pour les Prud’hommes. »
C’est la même chose que le gouvernement veut faire aujourd’hui avec les cheminots !
Dans l’épreuve de force qui s’engage, il revient au mouvement ouvrier de se ranger en bloc du côté des cheminots : c’est-à-dire de rompre avec une politique de concertation qui ne sert que le gouvernement.
Vive la grève des cheminots ! Le gouvernement doit céder : retrait du plan Macron-Spinetta !
Lula en meeting devant des milliers de travailleurs.
(Communiqué) Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) partage l’indignation de millions de travailleurs, paysans et jeunes du Brésil à l’annonce par la Cour suprême, mercredi 4 avril, du rejet de la demande d’Habeas Corpus par les avocats de Luiz Inacio Lula da Silva, candidat du Parti des travailleurs du Brésil (PT) à la prochaine élection présidentielle.
Le POID joint sa voix à celles de nombreuses organisations ouvrières et démocratiques du Brésil et du monde entier : Lula, condamné sans preuve, ne doit pas être jeté en prison ! Lula doit avoir le droit de présenter sa candidature au nom du PT à l’élection présidentielle !
Le POID constate :
que cette attaque s’inscrit dans la vague de terreur contre les militants du mouvement ouvrier et démocratique, et notamment après le lâche assassinat de la conseillère municipale de Rio, Marielle Franco ;
que la veille de la décision de la cour suprême, le général Eduardo Villas-Boas, chef de l’armée brésilienne, a proféré des menaces rappelant les pires heures de la dictature militaire (1964-1985) ;
que ce sont les institutions héritées de la dictature militaire qui sont utilisées aujourd’hui contre Lula et le PT ;
que ce coup de force contre la démocratie s’inscrit dans la continuité du putsch qui, en mai 2016, a destitué la présidente Dilma Rousseff et porté au pouvoir Michel Temer, ancien informateur de la CIA.
Le POID constate que ce coup porté à la démocratie et au mouvement ouvrier s’inscrit dans une offensive généralisée contre les nations, les peuples et les travailleurs du continent américain, sous l’égide de l’administration Trump, allant des menaces d’intervention militaire au Venezuela à l’occupation d’Haïti, en passant par la politique du gouvernement Macri en Argentine.
C’est au peuple brésilien, et à lui seul, de décider de son avenir !
C’est au peuple brésilien et à lui seul de se prononcer à l’occasion des élections à venir !
C’est le devoir de toute organisation ouvrière et démocratique dans le monde de dire aujourd’hui :
Bas les pattes devant Lula !
Annulation de toutes les poursuites judiciaires !
Pour le droit de Lula à représenter le PT à l’élection présidentielle !
(Tract POID du 5 avril 2018) A-t-on connu une grève de la SNCF aussi massive que celle de ce 3 avril 2018 ?
La ministre Borne a osé déclarer : « Je déplore que la grève démarre alors que nous n’en sommes qu’à mi-chemin de laconcertation. »
La concertation ? C’est l’arme du gouvernement pour enchaîner les organisations syndicales à la « co-construction » des contre-réformes !
Le gouvernement affirme qu’il ne cédera pas. C’est pourquoi il voudrait que la concertation se poursuive. Les cheminots en grève ont un objectif : le retrait du plan Macron-Spinetta. L’épreuve de force est engagée.
Laurent Brun, secrétaire de la fédération CGT (majoritaire) demande « le retrait du projet du gouvernement » pour que soit « tiré un trait total sur l’ouverture à la concurrence ». Les fédérations de cheminots CGT, FO, et SUD exigent le retrait du projet Macron-Spinetta.
L’unité pour le retrait du projet Macron-Spinetta, c’est la voie de la victoire pour les cheminots !
Aujourd’hui, tous les travailleurs ont les yeux tournés vers ce qui se passe à la SNCF. Des éboueurs en grève aux travailleurs de Carrefour, en passant par les fonctionnaires, les enseignants, les hospitaliers : la solidarité ouvrière est acquise aux cheminots.
Faire céder le gouvernement sur un point, c’est créer les conditions pour le faire céder sur tous les autres.
Dans l’épreuve de force qui s’engage, il revient au mouvement ouvrier de se ranger en bloc du côté des cheminots : c’est-à-dire de rompre avec une politique de concertation qui ne sert que le gouvernement. Vive la grève des cheminots ! Le gouvernement doit céder : retrait du plan Macron-Spinetta
Le POID est partie prenante de l’organisation de la manifestation nationale « Macron, unan, ça suffit ! » appelée, le 13 mai prochain, par le Mouvement pour la rupture avec l’Union européenne et la Ve République (place de la République, à Paris, à 14 heures). Tous dans la rue le 13 mai !