Communiqué

Communiqué

Le Parti ouvrier indépendant démocratique apporte son soutien aux travailleurs en grève chez Total et Esso.

Les responsables du blocage dans lequel s’enfonce le pays sont les dirigeants de ces multinationales qui, après avoir versé des milliards de dividendes aux actionnaires, refusent d’ouvrir les négociations exigées par les grévistes et leurs syndicats. Responsable aussi le gouvernement qui joue le pourrissement.

Les revendications des salariés sont légitimes. Elles recoupent les demandes salariales pour lesquelles les grèves se multiplient dans tout le pays.

Le POID dénonce les menaces de réquisition brandies par Macron contre les grévistes. Il appelle partout ses adhérents à proposer à leurs collègues de travail dans les services, les ateliers, les bureaux, les écoles de rédiger des motions de solidarité avec les grévistes et de les porter sur les piquets de grève.

Si le gouvernement osait mettre en œuvre sa menace de réquisition, il reviendrait à toutes les organisations du mouvement ouvrier et aux travailleurs de tous les secteurs de répondre par la mobilisation à toute demande des grévistes de défendre en commun le droit de grève.

Montreuil,
Le 11 octobre 2022, à 11h30.

Une déclaration du Parti Ouvrier Indépendant POUR L’UNITE OUVRIERE

Une déclaration du Parti Ouvrier Indépendant
POUR L’UNITE OUVRIERE

Les travailleuses et les travailleurs, à la ville comme à la campagne, les jeunes, les chômeurs, les retraités, les familles ouvrières et populaires, tous subissent la brutale politique du gouvernement Macron. Crise énergétique, guerre en Ukraine, pandémie, crise environnementale… quelle que soit l’explication, le résultat est toujours le même : Macron et son gouvernement s’attaquent aux droits et garanties arrachés par les travailleurs. Toujours plus de précarité, de chômage, d’incertitudes sur le lendemain.

Dans un pays comme la France, sixième puissance industrielle mondiale, des millions, déjà, ne mangent pas à leur faim. Et maintenant arrivent les coupures d’électricité et d’autres ressources énergétiques : il faudrait renoncer aux ascenseurs dans les HLM, baisser le chauffage dans les écoles, les hôpitaux, les logements, subir le chômage technique… et payer des charges exorbitantes !

Trop, c’est trop !

Il faut arrêter cette politique destructrice qui profite aux multinationales, aux spéculateurs, aux actionnaires, et surtout à l’industrie de guerre.

Trop, c’est trop !

Il faut en finir avec Macron et sa politique. Pour cela, il est urgent de forger l’unité des rangs ouvriers et populaires.

Face à la guerre provoquée conjointement par Poutine et les forces de l’OTAN, guerre qui ravage aujourd’hui l’Ukraine, face à la guerre qui dévaste aussi en Afrique, en Asie, en Palestine et menace demain la Chine, l’unité ne peut se forger que sur des mots d’ordre clairs : « Troupes russes, hors d’Ukraine ! Démantèlement de l’OTAN ! Troupes françaises, hors d’Afrique ! Face à la sainte alliance des fauteurs de guerre, face à Poutine, Biden et Macron, dressons la fraternité des peuples épris de paix!»

C’est pour exprimer cette exigence commune que prendront la parole, le 22 octobre, côte à côte, des militants représentant des groupements qui com- battent pour la paix et la fraternité des travailleurs de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie ; des États- Unis, d’Afghanistan et de Palestine ; du Burkina Faso et de France ; d’Allemagne et de Grande- Bretagne…

Nous, travailleurs et jeunes en France, nous refusons de considérer comme nos ennemis les travailleurs et les peuples d’autres pays. Nous faisons nôtre la devise du mouvement ouvrier : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Nos ennemis sont d’abord dans notre propre pays :
« nos » patrons, « nos » spéculateurs et le gouvernement qui représente leurs intérêts. Macron fauteur de guerre à « l’extérieur » est fauteur de guerre à « l’intérieur ». Il consacre toujours plus de milliards pour la guerre, et toujours moins pour l’école et les services publics. Nos retraites et notre régime d’assurance chômage sont menacés par les contre-réformes qu’il veut imposer au pas de charge dans les prochaines semaines.

Pour empêcher cela, pour en finir avec ce gouvernement de prédateurs, l’unité est indispensable. L’unité, les travailleurs le savent, est un chemin parsemé d’embûches et d’obstacles. Pourtant, « en bas », dans les grèves et les mobilisations, les travailleurs forgent l’unité sur les revendications qu’ils définissent eux-mêmes avec leurs organisations. Mais plus on va vers « le haut », plus les difficultés apparaissent.

Obstacles à l’unité, ces votes émis par les députés français « de gauche » au Parlement européen en soutien à l’OTAN et à la politique de militarisation de l’Union européenne (1er mars et 7 avril derniers)* ; tout comme le refus des représentants de la Nupes de s’opposer aux projets de guerre exposés dans la commission de la défense nationale à l’Assemblée nationale par le chef d’état-major de la marine natio- nale (27 juillet 2022)**.

Difficultés, celles nées des journées d’action successives, sans revendications précises, qui divisent et morcellent au lieu de rassembler dans un mouvement d’ensemble sur les revendications dans le but affiché de faire reculer le gouvernement, y compris par la grève générale, sans craindre de le chasser s’il refuse de céder.

Difficultés aussi, celles nées de la volonté hégémoniste de certains responsables politiques « de gauche » qui prétendent dicter leur conduite aux syndicats et qui appellent même à les morceler selon les engagements politiques des uns et des autres.

Pour leur part, les militants du POID agissent en toutes circonstances pour aider les travailleurs à surmonter les difficultés et à imposer l’unité sur la base des revendications définies par les travailleurs eux-mêmes. En toutes circonstances, ils agissent avec les militants de toutes tendances pour préser- ver l’unité des confédérations syndicales édifiées par plus d’un siècle de lutte de classe. Unité qui suppose l’indépendance vis-à-vis de l’État, des patrons, des Églises et des partis politiques, dans le respect de la Charte d’Amiens adoptée en 1906 par la vieille CGT.

C’est en application de ces principes que le POID est attentif à toute initiative qui, même si les mots d’ordre ne sont pas ceux du POID, peut être saisie par une partie de la classe des travailleurs et de la jeunesse pour la défense de leurs droits. C’est pour- quoi nos comités seront présents, sur leurs mots d’ordre et sous les drapeaux du POID aux rassemblements contre la guerre du 21 septembre. Avec cette même préoccupation, le conseil fédéral national (CFN) mandate le bureau national pour suivre les développements de l’initiative prise par différentes organisations politiques d’une marche « contre la vie chère » et déterminer s’il y a lieu pour le POID – au-delà de ses divergences avec la formulation

des mots d’ordre sans délimitation de classe et avec l’ultimatum adressé aux organisations – d’être présent (et sous quelle forme ?) aux côtés des travailleurs et des jeunes qui exprimeront ce jour-là leur volonté d’en finir avec la politique du gouvernement.

Pour conclure : l’attitude vis-à-vis de la guerre impérialiste a toujours constitué, depuis plus d’un siècle, une ligne de démarcation et de regroupement dans le mouvement ouvrier.

C’est pourquoi le CFN renouvelle son appel en direction des travailleurs et des jeunes de toutes tendances : quelles que soient votre appréciation d’ensemble ou vos nuances sur la politique du POID, retrouvons-nous le 22 octobre, avec nos sœurs et nos frères du monde entier pour dire :

« À bas la guerre, à bas l’exploitation ! Retrait des troupes russes d’Ukraine, démantèlement de l’OTAN, retrait des troupes françaises d’Afrique ! »

Et pour nous, en France :

« Confiscation et affectation des milliards de la guerre aux écoles, aux hôpitaux, aux services publics. Dehors le gouvernement Macron qui fait la guerre à l’extérieur et à l’intérieur ! »

Adoptée à l’unanimité moins une abstention par les délégués du Conseil fédéral national du POID, le 18 septembre 2022

* Procès-verbaux du 1er mars et 7 avril 2022 sur le site du Parlement européen.

** Compte rendu de la commission de la défense nationale et des forces armées sur le site de l’Assemblée nationale.

Education nationale : « Crise de recrutement », vraiment ?

Éducation nationale : « Crise de recrutement », vraiment ?

L’année scolaire qui se termine a été le théâtre d’un désastre dans bien des établissements scolaires, avec des dizaines de milliers d’heures de cours perdues faute de remplacement des enseignants absents.

Aujourd’hui, chaque parent, chaque professeur est en droit de se poser la question : l’année prochaine verra-t-elle une amélioration ou cela sera-t-il pire ?

Le nouveau gouvernement persiste dans son refus de recruter. Qu’on en juge : sur la seule région parisienne, en comptant les concours exceptionnels « traditionnels » déjà mis en place, il n’y aurait au mieux que 1 400 nouveaux recrutements dans les écoles primaires alors que les besoins, selon le ministère lui-même, se montent à plus de 2 700. Et des chiffres comparables sont en train d’être publiés concernant les concours nationaux de recrutement dans certaines disciplines du second degré.

Au sujet des non-remplacements dans les collèges et lycées, le nouveau ministre de l’Éducation Ndiaye ose déclarer : « c’est un grand problème, mais nos moyens ne sont pas illimités. Il faut réfléchir à la meilleure manière de faire que les absences – qui sont légitimes soient compensées. Nous voulons faire en sorte qu’une absence du professeur d’histoire-géographie, par exemple, soit compensée par son collègue de français. Mais attention, pas pour que le professeur de français fasse de l’histoire-géographie. Il utilisera ces heures pour faire une double dose de français et quand le collègue d’histoire-géographie reviendra, il compensera en prenant les heures de français ». Autrement dit, l’aggravation du chaos, l’aggravation des inégalités entre des jeunes qui, d’une classe à l’autre, d’un établissement à l’autre, n’auront plus les mêmes heures de cours dans chaque discipline. Il s’agit pour le nouveau gouvernement de banaliser le non-remplacement des professeurs absents, de rendre pérenne le « mode dégradé » subi par les jeunes durant la période du Covid… Impossible d’accepter !

Les syndicats départementaux du 1er degré du Val de Marne (SNUIPP-FSU 94, SNUDI-FO 94, CGT Éduc’action 94 ; SUD Éducation 94, UNSA Éducation 94) ont pris l’initiative d’un rassemblement le 15 juin au ministère pour exiger l’ouverture immédiate d’un concours de recrutement niveau Bac +3. Ils ont raison ! Recruter niveau Bac + 3 permettrait d’élargir immédiatement le nombre de candidats. Ainsi l’État pourrait à nouveau remplir sa mission de garantir à chaque enfant la totalité de l’enseignement auquel il a droit, dans chaque discipline, dès la rentrée de septembre.

Le gouvernement Macron-Borne-Ndiaye refuse, il préfère « limiter les moyens » pour l’école et consacrer des centaines de milliards d’euros à renflouer les capitalistes et aux dépenses de guerre.

Mais comment comprendre que les fédérations syndicales nationales ne reprennent pas à leur compte, dans l’unité, ce mot d’ordre de mise en place de concours de recrutement immédiat niveau Bac +3 ?
Comment comprendre qu’elles n’en appellent pas à la mobilisation générale pour empêcher Macron- Borne-Ndiaye d’organiser la pénurie d’enseignants dans les écoles à la prochaine rentrée ? Faudrait-il leur laisser les mains libres pour qu’ils poursuivent le naufrage scolaire délibéré de la jeune génération ?

Pour le POID, il en va de la défense de l’école publique, celle qui permet aux jeunes d’acquérir les mêmes connaissances où qu’ils soient scolarisés, celle qui structure ses enseignements autour de disciplines respectées.

Les mesures d’urgence doivent être prises pour recruter massivement les enseignants nécessaires et garantir que chaque enfant aura, dès les premiers jours de la rentrée, un professeur dans sa classe !

Communiqué – Le 19 juin, le peuple a tranché: Macron et tous ses plans sont illégitimes !

Rejetés par une large majorité des électeurs inscrits, Macron, son gouvernement et sa politique ont essuyé ce 19 juin une défaite totale. Aucune coalition n’étant majoritaire, Macron ne peut même pas compter sur une cohabitation. 

Il y a un vaincu. Y a-t-il un vainqueur ? La Nupes a plus que doublé le nombre de députés des partis qui la composent tandis que le Rassemblement national effectue une percée inquiétante, passant de 8 à 89 députés. Mais c’est un fait : les uns et les autres se sont empressés, ce 19 juin, de proclamer la légitimité du quinquennat qui commence et de promettre de respecter la Constitution de la V République. 

Pourtant, il existe une majorité : 57 % des électeurs inscrits ont refusé d’exprimer un vote pour tel ou tel candidat. Ils sont plus de 70 % parmi les jeunes et quasiment autant parmi les ouvriers et les employés. En SeineSaint-Denis, où la Nupes obtient tous les sièges, elle recueille les voix d’à peine un électeur inscrit sur quatre. 

Du point de vue de la démocratie et de la rupture dont ils se réclament, les dirigeants de la Nupes devraient en toute logique dire clairement que Macron, illégitime, doit partir et que la V République, illégitime, doit partir aussi ; et ils devraient engager sans délai une campagne de mobilisation de masse pour la convocation d’une Assemblée constituante souveraine afin que le pouvoir soit donné aux délégués du peuple – élus, mandatés et révocables – de décider ce que doit être une authentique démocratie. 

Au lendemain du second tour, les dirigeants de la Nupes ne s’orientent pas en ce sens, laissant toute latitude à Macron pour tenter de sauver le régime. Tandis qu’Élisabeth Borne travaille à constituer des majorités de circonstance à droite comme à gauche, Macron lui-même convoque à l’Élysée tous les dirigeants syndicaux et patronaux pour mettre en place son « conseil national de la refondation ». Toutes ces manœuvres visent à faire passer les projets les plus anti-ouvriers et les plus antidémocratiques contre les retraites, pour l’austérité, pour financer les budgets de guerre ou encore pour liquider les services publics. 

L’immense majorité de ce pays, le peuple travailleur et la jeunesse rejettent Macron et sa politique. La démocratie exige qu’aucun soutien ne soit apporté à ce gouvernement. Aucune compromission n’est possible, sous peine de précipiter encore plus profondément le pays dans le chaos et d’apporter de l’eau au moulin d’une extrême droite qui, comme l’a revendiqué Marine Le Pen hier, attend son heure. 

Travailleurs, jeunes, le pays va entrer dans une situation difficile et instable. Serrons les rangs ! Depuis des mois, les grèves et les mobilisations ouvrières pour les revendications se multiplient dans tous les secteurs professionnels et dans tout le pays. C’est dans et par la lutte de classe, dans et par la mobilisation unie des travailleurs et de leurs organisations, sans aucune collaboration avec le gouvernement, que l’on empêchera la marche à la dislocation et à la réaction. 

Pour cela, un parti ouvrier est nécessaire. Le Parti ouvrier indépendant démocratique mène campagne depuis des mois pour un gouvernement du peuple travailleur sans Macron ni patrons, un gouvernement qui prenne les mesures d’urgence au service de la population. Rejoignez-nous, venez participer aux assemblées que le POID organise dans tout le pays dans la première semaine de juillet. 

Le bureau national, le 20 juin 2022 


Macron battu, Macron rejeté, place à un gouvernement au service du peuple travailleur !

Macron battu, Macron rejeté,
place à un gouvernement au service du peuple travailleur !

Jamais, depuis que des élections législatives sont organisées – c’est-à-dire depuis 1876 ! – l’abstention n’avait atteint un tel niveau : 53 % dans tout le pays, jusqu’à 80 % et plus dans les bureaux de vote des quartiers populaires.

Ce 12 juin, Macron est battu, ne recueillant que 12 % des voix des électeurs inscrits.

Ce 12 juin, le peuple travailleur et la jeunesse ont dit : nous ne nous reconnaissons pas dans cette Ve République antidémocratique qui proclame « vainqueur » un parti rejeté par près de 90 % des électeurs inscrits et lui accorde d’avance la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.

Dans cette Ve République dont le président est la clef de voûte, on n’avait jamais vu le parti présidentiel aussi fragilisé. Le socle des institutions se fissure de toutes parts.

Les travailleurs, qui depuis des mois multiplient les grèves pour les revendications, rejettent les projets destructeurs de Macron contre les retraites et les services publics. Ils veulent que l’argent public serve au peuple et à la jeunesse. Pour cela, il faut empêcher Macron de continuer à détourner des centaines de milliards d’euros des budgets publics pour financer la guerre et engraisser les banquiers, capitalistes et spéculateurs.

Pour répondre à cette aspiration, il faudra balayer la Ve République et établir une République véritablement démocratique basée sur la proportionnelle intégrale, une République du peuple souverain, libre de décider que les richesses produites par le peuple doivent aller au bien-être du peuple. Et pour cela, il faudra convoquer l’Assemblée constituante souveraine chargée de définir ce qu’une telle démocratie doit être, dans sa forme et dans son contenu.

Car un constat s’impose : ce 12 juin, toutes les représentations politiques institutionnelles sont en recul, en comparaison du premier tour de la présidentielle. Ensemble perd 3,8 millions de voix sur les 9,8 de Macron le 10 avril. La Nupes perd plus de 5 millions de voix sur les 11 millions recueillies par les cinq candidats du 10 avril qui se sont ensuite unis sous sa bannière, et même près de 2 millions de voix par rapport au seul score de Mélenchon. Le Rassemblement national perd près de 4 millions de voix par rapport au score de Le Pen le 10 avril.

Certes, la Nupes est susceptible d’emporter un grand nombre de sièges au second tour. Toutefois, l’objectif qu’elle s’était fixé dès sa constitution – « élire Mélenchon Premier ministre » en gagnant une majorité de députés – semble hors d’atteinte.

Dans les quartiers populaires, la Nupes n’est pas parvenue à mobiliser l’électorat ouvrier et jeune. Sans doute son objectif proclamé de cohabiter avec Macron, c’est-à-dire de gouverner avec lui ; et son engagement à respecter les institutions ; et son vote de 2020 à l’Assemblée nationale pour offrir des centaines de milliards aux capitalistes ; et ses votes de 2022 au Parlement européen pour renforcer l’effort de guerre en Ukraine et soutenir l’OTAN ; et sa gestion des départements et des communes où elle relaie la politique du gouvernement, notamment par les privatisations et l’application de la loi Dussopt contre les personnels ; tout cela a contribué à donner à la Nupes un caractère très institutionnel, tournant le dos à toute rupture réelle avec l’exploitation capitaliste et la Ve République. Sans compter la présence sous son étiquette d’un parti ouvertement bourgeois pro-européen et pro-austérité (EELV), de candidats fraîchement passés de Macron à Mélenchon, et de députés qui, il y a peu, soutenaient la politique de Hollande-Valls-El Khomri.
Nul doute qu’au second tour les travailleurs chercheront à nouveau à infliger au parti macroniste la défaite que mérite sa politique anti-ouvrière. Mais la question reste posée : comment, au-delà du 19 juin, en finir avec ce régime de misère et d’exploitation ?
Le POID a fait campagne pour un gouvernement des travailleurs, un gouvernement sans Macron ni patrons, qui prenne les mesures d’urgence au service du peuple travailleur et de la jeunesse.
Dans le contexte marqué par l’abstention massive d’une part, et le mouvement d’une partie de l’électorat populaire vers la Nupes d’autre part, les 24 702 électeurs qui ont voté pour les 115 candidats du POID ont exprimé leur accord avec la nécessité de combattre pour un tel gouvernement de rupture.
Ce combat, nous allons le poursuivre. Ce que les travailleurs et les jeunes n’ont pu imposer par les urnes, il leur revient de l’imposer par leur propre combat, dans la lutte de classe.

Travailleurs, jeunes, militants, en rejoignant le POID, vous aiderez la classe des exploités à organiser son action indépendante pour en finir avec l’exploitation et l’oppression, sous toutes les formes où elles se manifestent.


NB : Concernant le second tour, la position du POID, c’est :
Aucune voix pour Macron, la droite et l’extrême droite, aucune voix pour aucun des candidats pro-capitalistes, quelle que soit leur étiquette.
Là où les candidats de la Nupes opposés au second tour aux candidats de la réaction sont liés au mouvement ouvrier, par leur engagement ou l’histoire de leur parti, le POID appelle à voter pour eux sans pour autant se rallier à leur programme.

Le 12 juin, votez POID !

Le 12 juin, votez POID !

Ce lundi 30 mai débute la campagne officielle des élections législatives. Dans les 115 circonscriptions où le Parti ouvrier indépendant démocratique présente des candidats, les militants et les comités utiliseront cette phase de campagne pour faire connaître largement les propositions de notre parti.

La profession de foi, « L’heure est venue d’un gouvernement au service de la majorité, un gouvernement du peuple travailleur », sera dans les prochains jours adressée à plus de 8 millions d’électeurs. Ils seront invités à voter pour les candidats du POID pour dire l’urgence qu’il y a à prendre les mesures de blocage des prix, d’augmentation générale des salaires, d’interdiction des licenciements, de recrutement en masse des personnels nécessaires dans les écoles, les hôpitaux, les services publics. Ils seront invités à voter pour les candidats du POID pour dire aussi l’urgence, pour financer ces mesures, à prendre l’argent là où il est : dans les 607 milliards d’euros de fonds publics offerts aux capitalistes depuis deux ans, dans les 160 milliards de profits réalisés en 2021, ou dans les dizaines de milliards consacrés à la guerre.
En votant pour les candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique, ils diront leur exigence d’en finir avec la politique anti-ouvrière, antisociale, antidémocratique menée par Macron depuis cinq ans. Ils diront en conséquence qu’il faut établir un gouvernement au service du peuple travailleur. Ce qui veut dire un gouvernement sans Macron ni patrons, contrairement à ce que veulent faire croire ceux qui prônent une cohabitation avec Macron, c’est-à-dire un gouvernement avec Macron.

Comme l’affirme notre profession de foi, il faudra choisir : ou bien un gouvernement de cohabitation soumis aux institutions qui renonce à rompre avec les capitalistes ; ou bien un gouvernement de rupture qui n’hésite pas à remettre en cause la Ve République et l’Union européenne.

En appelant les travailleurs et les jeunes à voter pour les candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique, nous les appelons à nous rejoindre dans la construction d’un parti dont le seul objectif est de les aider à réaliser les conditions de leur propre mobilisation pour imposer la satisfaction des revendications. Car de ce mouvement surgira le gouvernement de la majorité qui vit de son travail, le gouvernement du peuple travailleur et de la démocratie.

N. B. : Dans les circonscriptions où le POID ne présente pas de candidats, nous appelons les travailleurs et les jeunes à porter leurs voix en faveur des partis et organisations issus historiquement du mouvement ouvrier (ce qui ne signifie aucunement un soutien à leur programme et à leur politique que nous combattons). Pas une voix en revanche pour les candidats des partis de la bourgeoisie, macroniste, droite, extrême droite ou partis pro- capitalistes se prétendant « de gauche ».
Le 30 mai 2022 Le bureau national du POID

Pour un gouvernement au service de la majorité Pour un gouvernement du peuple travailleur sans Macron ni patrons

Pour un gouvernement au service de la majorité
Pour un gouvernement du peuple travailleur
sans Macron ni patrons

Chaque jour qui passe, la situation des travailleurs, des jeunes et des familles se dégrade.
L’inflation mange le pouvoir d’achat.
La situation des hôpitaux devient dramatique faute de personnels et de services (fermés).
Des millions d’enfants et de jeunes sont condamnés à une scolarité par intermittence du fait du non-remplacement des enseignants malades.
Le nombre de familles mal logées ne cesse de grandir.
Au nom de la récession, les patrons accélèrent les plans de licenciement et le chômage partiel imposé.
Il faut prendre des mesures d’urgence ! Quel gouvernement osera les imposer ?
Quel gouvernement osera pour cela prendre l’argent là où il est : dans les 607 milliards d’euros de fonds publics offerts aux capitalistes (qui s’en servent pour licencier et spéculer) ; et dans les 160 milliards de profits des entreprises du CAC 40 en 2021 ?
Prenant les moyens là où ils sont, un gouvernement du peuple travailleur :
• imposera l’augmentation générale des salaires, des minima sociaux et des pensions
de 10 % pour rattraper l’inflation ;
• bloquera le prix des produits de première nécessité ;
• recrutera les 100 000 enseignants remplaçants nécessaires pour répondre aux besoins urgents ; il mettra en place les structures et les personnels spécialisés adaptés à la prise en charge des 400 000 enfants en situation de handicap ;
• recrutera les 200 000 personnels du secteur hospitalier et médico-social qui font défaut ;
• prendra toutes les mesures nécessaires pour le logement, les services publics…
Le coût de ces mesures ? 56 milliards d’euros pour les salaires du privé, 21 milliards pour les salaires du public, 20 milliards pour l’école, 10 milliards pour les hôpitaux. Soit un total de 107 mil- liards d’euros qu’un gouvernement décidé à sauver le peuple du désastre saura financer en confisquant les sommes nécessaires dans les 607 milliards offerts par l’État aux patrons, dans le budget de la guerre (50 milliards), dans les intérêts versés aux banques pour la dette (45 milliards) ou dans les 160 milliards de profits du CAC 40.
Ces revendications ne sortent pas de nulle part. Salaires, emplois, conditions de travail, école, santé, logement… ce sont les revendications pour lesquelles les travailleurs se mobilisent et font grève avec leurs syndicats depuis des mois.

L’heure est venue d’y répondre !

L’heure est venue d’un gouvernement qui prenne les mesures qui s’imposent !
La « Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) » constituée le 7 mai se fixe de gagner les élections législatives pour former un gouvernement qui mènera, affirme-t-elle, « une politique de rupture ». Très bien !
Mais en même temps, Jean-Luc Mélenchon s’engage à respecter les institutions de la Ve République en cohabitant avec Macron (ce qui revient à « gouverner » sous son contrôle).
Ces deux affirmations sont contradictoires.
Si un gouvernement, demain, décide de prendre tous les moyens pour répondre aux besoins urgents du peuple, nul doute que Macron ne le voudra pas, et que lui et les patrons s’y opposeront.
L’alternative est posée :
• ou bien gouverner pour la majorité qui vit de son travail, et alors il faut rompre avec Macron et les patrons ;
• ou bien se soumettre aux institutions et au président Macron, et donc à la minorité capitaliste qui vit de l’exploitation, et dont Macron est le porte-parole.
D’une manière ou d’une autre, par les élections, par l’action directe de millions et de millions, ou dans une combinaison des deux, les revendications devront être satisfaites.
Tel est le programme sur lequel se présentent les candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique.
Pour un gouvernement du peuple travailleur sans Macron ni patrons, le POID appelle les travailleurs et les jeunes décidés à agir en ce sens à s’organiser avec lui.
Le bureau national, le 10 mai 2022

MACRON MINORITAIRE, MACRON ILLÉGITIME !

MACRON MINORITAIRE, MACRON ILLÉGITIME !

Macron « élu » est minoritaire dans le pays.

Trois électeurs inscrits sur cinq ont refusé, ce 24 avril, de voter pour lui. Ils sont plus nombreux encore à rejeter sa politique, puisqu’une large partie de ses électeurs n’ont agi que pour barrer la route à l’extrême-droite.

Deux semaines plus tôt, au premier tour, Macron avait déjà été rejeté par 80 % des électeurs inscrits, particulièrement dans l’électorat ouvrier, populaire et jeune en conséquence de la politique anti-ouvrière, anti-sociale, anti-démocratique menée depuis cinq ans.

Son « élection » du 24 avril, Macron la doit :

  • aux institutions anti-démocratiques de la Ve République qui réduisent le droit de vote à la nomination de celui qui s’installe à l’Élysée pour y exercer tous les pouvoirs au service de la classe capitaliste ;
  • à l’appel de la plupart des dirigeants de gauche et de droite à voter pour lui, dans le prolongement du vote unanime des députés offrant le 19 mars 2020 343 milliards d’euros aux capitalistes ; et du vote des députés français de « gauche » au Parlement européen aux côtés de ceux de droite pour intensifier l’effort de guerre et pour en faire supporter les conséquences aux peuples.

Pour qui se place du point de vue de la démocratie, c’est-à-dire de la loi de la majorité, Macron est illégitime.

Le record d’abstention ce 24 avril indique que la majorité du peuple a refusé de voir dans le vote Macron la défense de la démocratie.

La défense de la démocratie ce sont les travailleurs et les jeunes qui s’organisent pour la défense de leurs droits et de leurs revendications.

Fragilisé par cette élection, Macron va, sans doute, en appeler aux organisations représentant les intérêts des travailleurs pour les associer aux plans exigés par les capitalistes, en particulier sur les retraites et le pouvoir d’achat.

À cela, les travailleurs et les jeunes opposeront leur action indépendante pour les revendications en particulier pour l’augmentation générale des salaires et des pensions et leur indexation sur l’inflation, le blocage de tous les prix des produits alimentaires de  première nécessité, de l’énergie, et des loyers, le rejet de toute réforme des retraites allongeant l’âge de départ. Et plus généralement, les revendications permettant de faire face aux besoins urgents en matière d’école, d’hôpitaux, de services publics.

La satisfaction de ces revendications supposera de ne pas craindre de puiser dans les plus de 600 milliards que, durant deux ans, Macron et les députés ont offerts aux capitalistes (qui n’ont jamais fait de profits aussi florissants) et de remettre en cause les budgets de guerre que le gouvernement aux ordres de l’Otan augmente constamment.

Au-delà, le triomphe de la démocratie exige d’en finir avec les gouvernements et les institutions au service de la petite minorité qui vit de l’exploitation du travail d’autrui. Le triomphe de la démocratie, c’est un gouvernement et des institutions de la majorité, celle qui n’a que son travail pour vivre. Pour permettre l’avènement d’un tel gouvernement, le POID vous appelle à rejoindre ses rangs.

Nos mots d’ordre sont clairs : unité des rangs ouvriers en toute indépendance de classe, aucun accommodement avec Macron, aucune union nationale, aucune cohabitation avec ce président minoritaire !

C’est ce que défendront les candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique présents dans les élections législatives dans 115 circonscriptions du pays.

Montreuil, le 24 avril 2022, 21 h 30

À Jean-Luc Mélenchon et aux dirigeants de La France insoumise

Montreuil, le 21 avril 2022

À Jean-Luc Mélenchon et aux dirigeants de La France insoumise

Nous avons pris connaissance des lettres adressées par La France insoumise au Parti communiste français, à Europe Écologie-Les Verts et au NPA afin de jeter les bases d’un rassemblement pour les élections législatives. Cette lettre ne nous est pas destinée. C’est logique : vous connaissez notre désaccord sur le programme de l’Union populaire, qui doit constituer le socle de votre proposition de rassemblement (comme vous connaissez nos désaccords sur le vote unanime auquel les députés de La France insoumise ont participé le 19 mars 2020, accordant 343 milliards d’euros aux capitalistes et aux spéculateurs, et le vote des députés de La France insoumise au Parlement européen les 1er mars et 7 avril approuvant l’escalade militaire à l’est de l’Europe).

Le but du présent courrier n’est pas la recherche d’un accord en vue des prochaines législatives.

Pour autant, nous ne sommes pas indifférents à la discussion ouverte par vos courriers. Nous avons entendu Adrien Quatennens proposer « d’imposer une cohabitation » à Macron. Nous avons lu l’interview de Mathilde Panot déclarant : « Nous voulons être majoritaires pour gouverner le pays. Nous n’allons pas aux législatives pour avoir un maximum de députés mais pour appliquer notre programme l’Avenir en commun. » Nous avons entendu Jean-Luc Mélenchon déclarer : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre. Je leur demande pour m’élire Premier ministre d’élire une majorité de députés insoumis, insoumis et Union populaire. »

Dimanche 24 avril, la Vᵉ République sera dotée d’un nouveau président, à l’issue d’un second tour dans lequel, en conséquence de la division, ne figure aucun candidat revendiquant la défense des intérêts des travailleurs. Dans ce contexte, serait-il indifférent que le Premier ministre soit ou non Jean-Luc Mélenchon ?

La solution la plus favorable aux intérêts des travailleurs, c’est celle qui permettra qu’au moins un certain nombre de mesures soient prises dans le sens de leurs intérêts. Un gouvernement dirigé par La France insoumise, dans le contexte de la Vᵉ République, peut-il réaliser cela ? « Élisez-moi Premier ministre », propose Jean-Luc Mélenchon en direction des électeurs. Jean-Luc Mélenchon sait – et nous savons tous – que, sous la Vᵉ République (dont nous voulons tous l’abolition), c’est le président de la République qui est élu au suffrage universel et non le Premier ministre. Comme le veut la Constitution, c’est le président qui concentre entre ses mains l’essentiel des pouvoirs et qui nomme le Premier ministre dont les prérogatives sont constitutionnellement limitées. En un mot : le Premier ministre et son gouvernement sont sous la tutelle du président. Toutefois, nous comprenons qu’à travers cette formule Jean-Luc Mélenchon a voulu dire : « Nous revendiquons de gouverner sur notre programme. » Cette affirmation mérite d’être prise au sérieux. Le programme de La France insoumise n’est pas le nôtre. Mais il est certain que même un début de mise en œuvre de ce programme marquerait une différence par rapport à ce que ferait un autre gouvernement.

Par conséquent, notre préoccupation – partagée par un grand nombre de travailleurs, de militants, de jeunes de toutes tendances – peut être résumée ainsi : êtes-vous prêts à vous donner tous les moyens d’appliquer, ou à tout le moins de commencer à appliquer, ce programme qui est le vôtre ?

Dans la situation terrible qui frappe les travailleurs, les familles populaires et la jeunesse aujourd’hui, cela implique des mesures d’urgence. À commencer par le blocage total de tous les prix de produits de consommation courante, des carburants et des loyers face à une inflation qui galope et l’immédiat relèvement de tous les salaires, pensions et minima sociaux.

Face à l’imminence d’une rentrée scolaire catastrophique pour septembre 2022, cela suppose de dégager immédiatement tous les moyens de nomination des dizaines de milliers d’enseignants et de personnels de manière à rétablir les conditions d’une scolarisation normale de la jeune génération et d’abroger les contre- réformes destructrices du baccalauréat, de Parcoursup

Face à cet autre désastre que constitue la situation hospitalière, cela implique de dégager sans délai les moyens de l’embauche des 100 000 personnels soignants nécessaires, de rouvrir sans délai les lits et les services fermés dans les hôpitaux.

Urgence également à abroger les contre-réformes destructrices et, pour commencer, à préserver les régimes de retraite en s’opposant, a minima, à tout allongement de l’âge de départ à la retraite.

Pour cela, il ne faut pas hésiter à prendre les moyens nécessaires à ces mesures là où ils sont, en particulier parmi les centaines de milliards distribués aux capitalistes depuis deux ans au prétexte de la lutte contre la pandémie dont on sait l’usage qui en a été fait.

Urgence immédiate aussi la sortie de la France du commandement militaire de l’OTAN, dans un processus de dégagement de cette alliance militaire au service de l’impérialisme américain.

Toutes ces mesures sont présentes soit dans le programme de La France insoumise, soit dans les dernières propositions formulées par Jean-Luc Mélenchon ou d’autres dirigeants de votre mouvement. Notre démarche ne consiste donc pas à vous demander d’appliquer un autre programme que le vôtre. Mais il est important dans l’intérêt du peuple travailleur de savoir si vous comptez vous donner les moyens de mettre en œuvre sans délai votre programme.

C’est sur ce point que des équivoques doivent être levées. Nous avons entendu la revendication par Quatennens d’une cohabitation. L’histoire nous apprend ce que veut dire la cohabitation. Le seul gouvernement sous la Vᵉ République qui a vu un Premier ministre de gauche cohabiter avec un président de droite fut, de 1997 à 2002, le gouvernement Chirac-Jospin (qui comprenait de nombreux ministres socialistes, Verts, communistes…). C’est le premier gouvernement qui a appliqué le plan Juppé destructeur de la Sécurité sociale, contre lequel s’étaient dressés des millions de travailleurs en grève et en manifestation avec les syndicats un an plus tôt, un plan dont tous les dirigeants de gauche avaient juré qu’ils imposeraient le retrait. Ce gouvernement est entré aussi dans l’histoire pour être celui qui a le plus privatisé de toute la Vᵉ République. C’est aussi le gouvernement qui a décidé la participation de la France à l’intervention militaire de l’OTAN en Afghanistan. La cohabitation Chirac-Jospin, sur un plan constitutionnel, fut très respectueuse des règles de la Vᵉ République ; sur le plan social, économique, politique, elle a été marquée par une politique de régression qui n’a rien eu à envier à ce qu’aurait été une politique d’un gouvernement de droite.

La cohabitation implique de se subordonner et aux institutions de la Vᵉ République et à l’accord nécessaire avec un président élu sur un programme de régression sociale et qui compte bien veiller à son application. Ou bien votre intention est-elle, du point de vue de la démocratie dont vous vous réclamez, de considérer qu’ayant reçu un mandat majoritaire du peuple lors des élections législatives, vous avez le droit et le devoir de le mettre en œuvre ?

Dans ce cas, il est probable que le président élu sur un programme contradictoire tentera de s’y opposer en invoquant les règles de la Vᵉ République. Dans cette hypothèse, la question clé sera : qui dirige ?

Votre position sera-t-elle alors de rejeter ces diktats et d’engager immédiatement le processus de convocation de l’élection à une Assemblée constituante souveraine par laquelle le peuple définira le contenu social et les formes politiques d’une authentique démocratie, balayant la monarchie présidentialiste ? Si tel est le cas, vous serez amenés, nous en sommes convaincus, à en appeler à la mobilisation de millions et de millions de travailleurs et de jeunes pour permettre que la démocratie l’emporte sur toutes les résistances que la réaction ne manquera pas de dresser.

Nous sommes convaincus qu’alors les travailleurs et les jeunes se mobiliseront en ce sens. Soyez assurés que le Parti ouvrier indépendant démocratique, pour sa part, à la hauteur des moyens qui sont les siens, saura prendre sa part dans le combat pour imposer, sinon une rupture complète avec l’ordre capitaliste, au moins les premières mesures sur la voie de la rupture. Sans pour autant que nous renoncions à notre propre programme politique de combat pour un gouvernement des travailleurs et de la démocratie, pour le socialisme.

Nous voulons croire que vous clarifierez votre position sur cette question essentielle : ou bien cohabiter et de fait se soumettre aux règles de la Vᵉ République qui donnent la prééminence du pouvoir à un président et à la réaction capitaliste qui l’a porté au pouvoir ; ou bien assumer le mandat de la majorité, le mandat démocratique que vous sollicitez et ne pas hésiter pour appliquer votre propre politique à vous engager sur la voie de la rupture.

Notre démarche n’a aucun caractère polémique. Si une possibilité existe d’une amorce de rupture allant dans le sens des intérêts des travailleurs et de la jeunesse, d’un premier pas remettant en cause la continuité des gouvernements qui précèdent, sachez que le POID saura prendre ses responsabilités.

Nous serons attentifs à la réponse que vous voudrez bien apporter à ces questions.

Recevez, camarades, nos salutations fraternelles.

Le bureau national du Parti ouvrier indépendant démocratique

Montreuil, le 21 avril 2022

Au soir du premier tour