Pénurie de médicaments À qui la faute ?

La pénurie de médicaments frappe de nombreux pays en raison, nous dit-on, de l’arrêt de la production par les usines chinoises pour cause de Covid et de flambée des coûts de transport provoquée par la guerre en Ukraine.

La France est particulièrement concernée. Pourquoi ?

– Parce que c’est le gouvernement qui fixe le prix des médicaments à un niveau inférieur à celui de ses voisins. Les multinationales livrent donc les pays qui payent mieux ;

Parce que la France a largement délocalisé la production pharmaceutique et qu’elle n’a pas la capacité de faire face à une rupture de la chaîne d’approvisionnement.

En France, l’État fixe le prix des médicaments remboursés par la Sécurité sociale dont le but est de répondre aux besoins de soins de la population.

Oui, mais voilà : au prétexte de « la maitrise de dépenses de santé », le prix des médicaments est plafonné ; mais au nom de la libre concurrence, les multinationales produisent toujours plus, au moindre coût, pour vendre leurs produits toujours plus cher et réaliser le maximum de profits !

Comment régler cette contradiction ?

Ou bien liquider jusqu’au bout la Sécurité sociale et instaurer un système dans lequel les assurances privées et les trusts pharmaceutiques s’accordent sur des médicaments chers et peu ou mal remboursés, mais tou- jours source d’immenses profits.

C’est ce que voudraient les patrons et le gouvernement.

Ou bien la nationalisation sans indemnité ni rachat des trusts pharmaceutiques et la constitution d’un pôle public de production pharmaceutique dégagé de toute recherche de profit. C’est ce qui permettrait de garantir les droits des travailleurs et de leurs familles.

La Tribune des travailleurs se prononce pour une telle socialisation de l’industrie pharmaceutique et pour le retour à la Sécurité sociale de 1945 fondée sur la solidarité ouvrière.