Une déclaration du Parti Ouvrier Indépendant
POUR L’UNITE OUVRIERE
Les travailleuses et les travailleurs, à la ville comme à la campagne, les jeunes, les chômeurs, les retraités, les familles ouvrières et populaires, tous subissent la brutale politique du gouvernement Macron. Crise énergétique, guerre en Ukraine, pandémie, crise environnementale… quelle que soit l’explication, le résultat est toujours le même : Macron et son gouvernement s’attaquent aux droits et garanties arrachés par les travailleurs. Toujours plus de précarité, de chômage, d’incertitudes sur le lendemain.
Dans un pays comme la France, sixième puissance industrielle mondiale, des millions, déjà, ne mangent pas à leur faim. Et maintenant arrivent les coupures d’électricité et d’autres ressources énergétiques : il faudrait renoncer aux ascenseurs dans les HLM, baisser le chauffage dans les écoles, les hôpitaux, les logements, subir le chômage technique… et payer des charges exorbitantes !
Trop, c’est trop !
Il faut arrêter cette politique destructrice qui profite aux multinationales, aux spéculateurs, aux actionnaires, et surtout à l’industrie de guerre.
Trop, c’est trop !
Il faut en finir avec Macron et sa politique. Pour cela, il est urgent de forger l’unité des rangs ouvriers et populaires.
Face à la guerre provoquée conjointement par Poutine et les forces de l’OTAN, guerre qui ravage aujourd’hui l’Ukraine, face à la guerre qui dévaste aussi en Afrique, en Asie, en Palestine et menace demain la Chine, l’unité ne peut se forger que sur des mots d’ordre clairs : « Troupes russes, hors d’Ukraine ! Démantèlement de l’OTAN ! Troupes françaises, hors d’Afrique ! Face à la sainte alliance des fauteurs de guerre, face à Poutine, Biden et Macron, dressons la fraternité des peuples épris de paix!»
C’est pour exprimer cette exigence commune que prendront la parole, le 22 octobre, côte à côte, des militants représentant des groupements qui com- battent pour la paix et la fraternité des travailleurs de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie ; des États- Unis, d’Afghanistan et de Palestine ; du Burkina Faso et de France ; d’Allemagne et de Grande- Bretagne…
Nous, travailleurs et jeunes en France, nous refusons de considérer comme nos ennemis les travailleurs et les peuples d’autres pays. Nous faisons nôtre la devise du mouvement ouvrier : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Nos ennemis sont d’abord dans notre propre pays :
« nos » patrons, « nos » spéculateurs et le gouvernement qui représente leurs intérêts. Macron fauteur de guerre à « l’extérieur » est fauteur de guerre à « l’intérieur ». Il consacre toujours plus de milliards pour la guerre, et toujours moins pour l’école et les services publics. Nos retraites et notre régime d’assurance chômage sont menacés par les contre-réformes qu’il veut imposer au pas de charge dans les prochaines semaines.
Pour empêcher cela, pour en finir avec ce gouvernement de prédateurs, l’unité est indispensable. L’unité, les travailleurs le savent, est un chemin parsemé d’embûches et d’obstacles. Pourtant, « en bas », dans les grèves et les mobilisations, les travailleurs forgent l’unité sur les revendications qu’ils définissent eux-mêmes avec leurs organisations. Mais plus on va vers « le haut », plus les difficultés apparaissent.
Obstacles à l’unité, ces votes émis par les députés français « de gauche » au Parlement européen en soutien à l’OTAN et à la politique de militarisation de l’Union européenne (1er mars et 7 avril derniers)* ; tout comme le refus des représentants de la Nupes de s’opposer aux projets de guerre exposés dans la commission de la défense nationale à l’Assemblée nationale par le chef d’état-major de la marine natio- nale (27 juillet 2022)**.
Difficultés, celles nées des journées d’action successives, sans revendications précises, qui divisent et morcellent au lieu de rassembler dans un mouvement d’ensemble sur les revendications dans le but affiché de faire reculer le gouvernement, y compris par la grève générale, sans craindre de le chasser s’il refuse de céder.
Difficultés aussi, celles nées de la volonté hégémoniste de certains responsables politiques « de gauche » qui prétendent dicter leur conduite aux syndicats et qui appellent même à les morceler selon les engagements politiques des uns et des autres.
Pour leur part, les militants du POID agissent en toutes circonstances pour aider les travailleurs à surmonter les difficultés et à imposer l’unité sur la base des revendications définies par les travailleurs eux-mêmes. En toutes circonstances, ils agissent avec les militants de toutes tendances pour préser- ver l’unité des confédérations syndicales édifiées par plus d’un siècle de lutte de classe. Unité qui suppose l’indépendance vis-à-vis de l’État, des patrons, des Églises et des partis politiques, dans le respect de la Charte d’Amiens adoptée en 1906 par la vieille CGT.
C’est en application de ces principes que le POID est attentif à toute initiative qui, même si les mots d’ordre ne sont pas ceux du POID, peut être saisie par une partie de la classe des travailleurs et de la jeunesse pour la défense de leurs droits. C’est pour- quoi nos comités seront présents, sur leurs mots d’ordre et sous les drapeaux du POID aux rassemblements contre la guerre du 21 septembre. Avec cette même préoccupation, le conseil fédéral national (CFN) mandate le bureau national pour suivre les développements de l’initiative prise par différentes organisations politiques d’une marche « contre la vie chère » et déterminer s’il y a lieu pour le POID – au-delà de ses divergences avec la formulation
des mots d’ordre sans délimitation de classe et avec l’ultimatum adressé aux organisations – d’être présent (et sous quelle forme ?) aux côtés des travailleurs et des jeunes qui exprimeront ce jour-là leur volonté d’en finir avec la politique du gouvernement.
Pour conclure : l’attitude vis-à-vis de la guerre impérialiste a toujours constitué, depuis plus d’un siècle, une ligne de démarcation et de regroupement dans le mouvement ouvrier.
C’est pourquoi le CFN renouvelle son appel en direction des travailleurs et des jeunes de toutes tendances : quelles que soient votre appréciation d’ensemble ou vos nuances sur la politique du POID, retrouvons-nous le 22 octobre, avec nos sœurs et nos frères du monde entier pour dire :
« À bas la guerre, à bas l’exploitation ! Retrait des troupes russes d’Ukraine, démantèlement de l’OTAN, retrait des troupes françaises d’Afrique ! »
Et pour nous, en France :
« Confiscation et affectation des milliards de la guerre aux écoles, aux hôpitaux, aux services publics. Dehors le gouvernement Macron qui fait la guerre à l’extérieur et à l’intérieur ! »
Adoptée à l’unanimité moins une abstention par les délégués du Conseil fédéral national du POID, le 18 septembre 2022
* Procès-verbaux du 1er mars et 7 avril 2022 sur le site du Parlement européen.
** Compte rendu de la commission de la défense nationale et des forces armées sur le site de l’Assemblée nationale.