Urgences hospitalières
Un tri des patients qu’on pourrait éviter
Une tente installée devant le hall des urgences de l’hôpital Pellegrin à Bordeaux (Gironde) depuis le 1er février… Trois tentes installées devant les urgences pédiatriques de l’hôpital de Perpignan (Pyrénées-Orientales) depuis le 5 février…
En principe, ces tentes sont réservées à la médecine de catastrophe et sont montées par les pompiers. Aujourd’hui, elles permettent d’« accueillir » les patients afin de désengorger les urgences saturées. L’objectif est, selon un médecin urgentiste, de repérer les patients avec défaillance vitale immédiate, mais aussi d’abriter les patients en attente d’évaluation.
Dans tous les hôpitaux, le manque de moyens financiers et humains est dénoncé depuis des années par les personnels, et cela bien avant la crise sanitaire : postes vacants, soignants à bout de souffle, pénurie de matériels de base (brancards, tensiomètres ou encore appareils de glycémie).
Un urgentiste alerte sur les centaines de lits fermés dans le département de la Gironde et explique : « Même si tous les lits étaient ouverts, nous serions en tension. » Il résume ainsi la situation: « On avait coutume de dire qu’on soignait mal. Désormais, on ne soigne plus. » (Actu Bordeaux, 7 février).
Une infirmière aux urgences de l’hôpital de Perpignan – où un préavis a été déposé le 7 février pour une grève qui s’annonce illimitée – dénonce une situation qui n’est pas nouvelle : « Les politiques ont choisi de fermer des lits. On en est là aujourd’hui pour ça, parce qu’il y a eu des politiques successives » (France Bleu Roussillon, 7 février).
Oui, les gouvernements successifs, de droite comme « de gauche » ont, depuis des décennies, mené une politique qui étrangle financièrement les hôpitaux.
Le POID considère qu’il est urgent de rouvrir tous les lits et d’embaucher en masse afin d’empêcher une catastrophe. Et pour cela, il faut réquisitionner les 600 milliards offerts aux capitalistes depuis le début de la pandémie.