
Une lycéenne de Pessac (Gironde)
Je suis en première générale au lycée Pape-Clément. J’ai toujours été une bonne élève, pas excellente mais sans difficultés. Mais cette année, c’est différent, l’école ne m’aime pas ! On me parle de bienveillance, mais est-ce vraiment de la bienveillance de faire un contrôle où nous sommes devant un mur car les connaissances n’ont pas été assez consolidées, de passer d’une moyenne de 14 en seconde à 7 en première ? J’ai l’impression de passer ma vie à travailler mais ça ne suffit pas !Est-ce vraiment de la bienveillance d’être dans l’ignorance des épreuves qui vont nous être proposées très prochainement ? On m’a toujours appris que l’école était là pour m’aider à me construire, mais je crois qu’elle est en train de me détruire.
La mère d’une élève de 16 ans, Toulouse (Haute-Garonne)
Depuis la rentrée de septembre, le stress est monté petit à petit, à la perspective des E3C. Ma fille est dans une très bonne classe et elle se met une pression énorme. Cet énorme stress a explosé à l’approche des examens. Elle a développé une sorte de phobie scolaire. Elle n’arrive plus à aller en cours. On est au bord de la déscolarisation. J’arrive à la faire aller en cours mais pas tous, seulement la moitié. Tous les matins, la question se pose : va-t-elle ou non aller au lycée ? L’autre jour, elle y est allée mais m’a appelée en pleurant : elle était incapable de rentrer.
Une enseignante du lycée Max-Linder de Libourne (Gironde)
Expérience assez traumatisante ce matin au lycée. Nos élèves ont été prévenus par SMS lundi soir à 20 heures qu’ils passeraient l’intégralité des épreuves mercredi dans la journée (soit 6 heures d’épreuves à la suite). Nous avons donc décidé de venir mercredi matin devant l’établissement car nous étions très inquiets pour nos élèves. Ils ne voulaient pas y aller, ils avaient peur, dans un état de stress épouvantable. Ils ont fini par entrer passer leurs épreuves, encadrés par les gendarmes mobiles (une quarantaine), en pleurant, humiliés de céder sous la menace et se sentant minables. Ils étaient fouillés, devaient présenter leur convocation et passaient entre deux gendarmes mobiles armés (brigade d’intervention). A l’intérieur, aucun prof, des élèves qui ont composé avec leur portable, en s’échangeant leur copie. Bref, le chaos.
Tel est le dramatique bilan du « bac » en contrôle continu et des E3C que le ministre Blanquer cherche à imposer depuis deux semaines, au mépris du droit des jeunes à un vrai diplôme et à une vraie qualification.
C’est pourquoi E3C provoque un véritable soulèvement, dans tout le pays, dans l’unité élèves, parents et enseignants, en relation avec la mobilisation contre la réforme des retraites.
Une seule réponse :
retrait de la réforme du bac, rétablissement du bac national !