Les mensonges de Muriel Pénicaud, ministre du Travail

Janvier 2020. Dans une manifestation parisienne pour le retrait de la réforme des retraites.

Avec le système de retraite actuel, les femmes bénéficient de trimestres au titre de la maternité (huit trimestres par enfant dans le privé, dès le premier enfant). 

Rappelons que la contre-réforme des retraites du gouvernement veut supprimer purement et simplement ces trimestres pour les remplacer par une majoration de 5 % attribuée soit à la mère, soit au père. 

Que dit Muriel Pénicaud à propos du système actuel (France Inter, 24 janvier) : « 90 % des femmes vont gagner dans ce système et vont avoir 5 % de plus. » 

Elle ajoute à propos des droits familiaux : « D’abord, il fallait avoir trois enfants, ce qui est quand même une minorité de familles, pour que les enfants soient pris en compte. Le gros progrès, c’est que déjà dès le premier enfant, il y aura 5 % de plus de retraite. Ça fait donc 5 plus 5 pour le deuxième et pour le troisième on rajoute une bonification de 2 %, donc ça fait 17 % de retraite » ! 

Triple mensonge, Madame Pénicaud !

  • Premier mensonge : Madame Pénicaud « oublie » que le passage de l’âge de départ de 62 à 64 ans (puis 65 ans) pénalise lourdement les femmes qui voudraient demain partir à 62 ans (voir ci-dessous). 
  • Deuxième mensonge : contrairement à ce que prétend Madame Pénicaud, il existe actuellement des droits pour les deux premiers enfants. 
  • Troisième mensonge : Madame Pénicaud omet de dire que les 17 % représentent des montants inférieurs à ce qui est attribué aujourd’hui.

Le système par points :

  • Par définition, est défavorable aux femmes qui ont, davantage que les hommes, des carrières « hachées » en raison des maternités mais aussi du temps partiel, bien souvent imposé.
  • Remet en cause des droits familiaux (trimestres supplémentaires pour les deux premiers enfants et majoration de 10 %, pour le père et la mère, pour le troisième enfant).
  • Remet gravement en cause la pension de réversion. 

Madame Pénicaud peut continuer à mentir. L’immense majorité des femmes travailleuses, et avec elles l’immense majorité des travailleurs, ont parfaitement compris qu’ils ont tout à perdre avec cette contre-réforme.

Plus que jamais, retrait de la contre-réforme du gouvernement !

L’étude d’impact intermédiaire du gouvernement

Le Parisien a publié, le 24 janvier, quelques résultats de l’étude d’impact intermédiaire produite par le gouvernement, annexée à l’avant-projet de loi. Selon cette étude, les femmes seront encore davantage pénalisées par la contre-réforme du gouvernement. Ainsi, si elles prennent leur retraite entre 62 et 65 ans, elles perdront de 50 à plus de 300 euros par mois, selon les cas. 
Est donné l’exemple d’une salariée, mère de deux enfants (née en 1980), non cadre, partant à 62 ans : elle toucherait 2 120 euros brut par mois avec le système actuel et 1 882 euros brut avec le système par points, soit une perte de 238 euros.