
Montreuil, le 20 juin 2019 – Jeudi 20 juin, une délégation de six militants du Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) s’est rendue comme nous l’avions annoncé au rassemblement convoqué devant l’ambassade d’Algérie pour demander la libération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs.
Avant même d’avoir pu rejoindre les manifestants regroupés devant l’ambassade, ces militants ont été interceptés par un groupe d’une vingtaine de personnes dont le responsable, Malik Bine, parlant au nom des organisateurs, les a menacés en ces termes : « On ne veut pas de vous ici, partez, dégagez, vous êtes nos ennemis ». Aux protestations de nos camarades, , insistant sur leur volonté de participer au rassemblement dans le respect du cadre fixé par ses organisateurs, Malik Bine a répondu a répondu : « Vous n’avancez pas d’un pas. Si vous insistez, je vous taperai, toi d’abord (en désignant notre camarade François R., militant syndical dans la fonction publique) et ensuite toi (menaçant notre camarade Sarah G., militante syndicale à Pôle emploi). »
Ne voulant pas provoquer d’incident, les militants du POID se sont retirés.
Des menaces ont également été proférées à Lyon à l’encontre de militants du POID. Dans d’autres villes, la présence de délégations du POID n’a pas suscité le moindre problème.
Il n’en reste pas moins que ceux qui agissent ainsi reprennent à leur compte les méthodes de la pire période du mouvement ouvrier, celle du stalinisme. Ceux qui agissent ainsi ne sont animés ni par la volonté de réaliser l’unité pour la libération de tous les prisonniers politiques algériens, ni par un quelconque respect de la démocratie ouvrière*.
Le totalitarisme et la violence n’ont pas leur place au sein du mouvement ouvrier. Ceux qui agissent ainsi ne peuvent qu’être condamnés par tous les militants ouvriers, quelle que soit leur position politique. L’émancipation de la classe ouvrière, pour être l’œuvre de la classe ouvrière elle-même, suppose que les gangsters et leur méthode de nervis soient laissés de côté.
* On notera que pour justifier ses menaces de violence, le responsable Malik Bine, a invoqué les positions défendues dans La Tribune des travailleurs au sujet l’orientation politique de Louisa Hanoune. Ce qui est pour le moins étonnant de la part d’un courant qui fait circuler un appel demandant la libération de Louisa Hanoune « que l’on soit d’accord ou pas avec ses positions politiques ».
Paris, le 20 juin à 19 heures