[Témoignages publiés dans la Tribune des travailleurs n°112 du 2 novembre 2017]
Déclaration de Gérard Schivardi
« J’apporte mon soutien total à Daniel Gluckstein »*
Daniel Gluckstein m’a informé de la convocation qu’il avait reçue de la brigade financière de la police judiciaire « dans le cadre d’une enquête judiciaire diligentée à la demande du Parquet de Paris sur des faits d’abus de confiance commis en 2015 sur la commune de Paris, en tout cas sur le territoire national, au préjudice du Parti ouvrier indépendant » (1).
Je suis très surpris de cette convocation de Daniel car les décisions concernant les comptes du parti ont été prises par les trois secrétaires nationaux en application des décisions du Ve congrès du POI fidèle à ses origines, premier congrès du POID, les 21 et 22 novembre 2015, dans l’optique de préserver les cotisations des militants. Tout le monde sait cela puisque ces décisions, et la discussion qui s’ensuivit avec le représentant du POI (non démocratique) à qui a été faite une proposition de règlement à l’amiable, ont été rendues publiques.
Il est extraordinaire que les responsables du POI (non démocratique) qui ont fait le coup de force d’exclure les trois secrétaires nationaux et refusé tout accord à l’amiable aient recours à la police et à la justice.
C’est ce que j’ai dit au représentant du POI (non démocratique) du département de l’Aude, qui est venu à Mailhac le vendredi 27 octobre et que je n’avais pas revu depuis la scission, et à qui j’ai demandé des comptes sur le procédé que je trouve inqualifiable, d’autant plus inqualifiable que le POI (non démocratique) a accepté le chèque qui lui a été proposé. Comprenne qui pourra !
Je ne peux accepter la réponse qu’il m’a faite selon laquelle la convocation de Daniel par la brigade financière ne serait pas le résultat de l’action des responsables du POI (non démocratique) contre le POID, mais celle des « commissaires aux comptes ». C’est là faire preuve d’une grande lâcheté de ne pas assumer les conséquences de ses actes.
En tant qu’ancien secrétaire national, j’apporte mon soutien total à Daniel Gluckstein dans une affaire où tout a été clair et surtout honnête. Mailhac, le 30 octobre 2017
(1) Voir notre dernier numéro.
* Les titres sont de la rédaction.
Une précision
Je tiens à remercier les nombreux militants et responsables de toutes origines du mouvement ouvrier et démocratique qui, sans nécessairement partager les positions qui sont les miennes, m’ont fait connaître leur indignation devant la décision des dirigeants du POI non démocratique de recourir ainsi à la justice contre moi et, à travers moi, contre le POID.
Ayant appris par le camarade Gérard Schivardi la manière dont les dirigeants du POI non démocratique tentent de dégager leurs responsabilités et de la faire reporter sur les commissaires aux comptes (voir ci-contre), je me dois de préciser les faits.
Le rôle des commissaires aux comptes est de certifier les comptes d’un parti et de transmettre leur rapport à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), laquelle le publie dans le Journal officiel.
Le Journal officiel de la République du 7 février 2017 publie (page 508) le rapport des commissaires aux comptes pour l’année 2015. On y trouve un très long passage formulant à l’encontre des secrétaires nationaux du POI de l’époque (Jean Markun, Gérard Schivardi et moi-même) les accusations les plus infâmantes basées sur une addition de mensonges que nous avons déjà eu l’occasion de démonter*.
Il s’agit là, je le suppose, de la fameuse « dénonciation » (c’est le terme officiel) qui me conduit dans les locaux de la police judiciaire le 6 novembre prochain.
On notera que ce passage publié dans le Journal officiel est pré- cédé de la mention suivante : « Précisions apportées par la formation politique » (en gras et souligné dans le Journal officiel). Les commissaires aux comptes n’ont donc fait que transmettre ce que les dirigeants du POI non démocratique avaient dicté. Ces derniers ont donc bien délibérément choisi (ils n’avaient aucune obligation de procéder de la sorte) de me traîner devant la justice.
Messieurs les dénonciateurs, ayez au moins le courage d’assumer vos actes !
Daniel Gluckstein, Paris, le 30 octobre 2017
* On peut lire le dossier sur le site de La Tribune des travailleurs.
Stéphane Knapp,
militant syndicaliste, membre du bureau national,
trésorier du POID (extraits)« Je suis révolté par cette plainte… »*
Cher Daniel,
Je me doutais bien qu’ils n’allaient pas en rester là, sachant de quoi ils sont capables, après avoir vécu leurs tentatives maladroites de l’été 2015.
Mais je suis quand même révolté par cette plainte contre toi, contre nous, contre le POID (…). On sent bien la veulerie derrière cette plainte, car c’est bien toi, Daniel, qu’ils essaient de « déboulonner », faisant suite au pamphlet calomnieux d’août 2015 que tu ne connais que trop bien.
La raison de leur cabale est politique et non financière, et ils le savent bien ! (…)
Allons… un peu de bon sens : nous sommes pour une Assemblée constituante avec des délégués révocables par le peuple à la moindre incartade ! Si tu avais fait le centième de ce dont ils t’accusent, nous ne t’aurions pas reconduit dans ton mandat, point final ! (…)
Bref, nous faisons de la politique, au sens noble, humain du terme, quand eux se vautrent dans la conspiration politicarde, inquisitrice et fangeuse la plus débridée.
Ils sont l’ombre, et nous sommes la lumière, grand bien leur fasse, mais nous ne jouons pas dans la même basse-cour !
Tu peux compter sur moi et sur mon témoignage personnel le cas échéant.
Fraternellement.
* Les titres sont de la rédaction.