Le 18 mars, treize ouvriers de l’usine Maruti Suzuki de Manesar en Inde, sont condamnés à la prison à vie.
Douze d’entre eux sont les responsables du syndicat Maruti Suzuki Workers Unions (MSWU).
Pas moins de 148 ouvriers de Maruti ont passé quatre ans en prison.
Ces très lourdes peines ont été prononcées après une campagne haineuse de la direction de l’entreprise qui exigeait la peine de mort.
Les faits sont maintenant connus dans le monde entier : le conflit a commencé le 18 juillet 2012 lorsqu’un membre de la direction a insulté un ouvrier sur la base de sa caste, puis l’a suspendu de son poste de travail.
Cela, alors que le syndicat organisait une grève pour que l’ensemble des travailleurs bénéficie de la convention collective, et non seulement 20 %.
« Toute l’affaire se résume à une conspiration de la direction de l’entreprise pour en finir avec le syndicat et à une attaque contre le droit de constituer des syndicats et contre les revendications, en particulier l’abandon du travail précaire » (Communiqué du MWU du 19 mars).
Du 19 au 23 mars 2017, dans le monde entier, syndicats, organisations et partis exigent la libération des militants syndicaux emprisonnés. Des centaines de prises de position parviennent aux ambassades, des délégations sont constituées. Un mouvement vers l’unité la plus large est en marche.
Ce 23 mars 2017 dans la zone industrielle de Manesar, par milliers et par milliers, les ouvriers sont sortis des usines.
« Meeting historique de protestation aujourd’hui à Manesar, pour la libération immédiate des militants de Maruti ! », communiquent les responsables du syndicat Maruti Suzuki Workers Union (MSWU).
« On n’avait plus vu un tel rassemblement ouvrier dans la zone industrielle de Manesar depuis le 18 juillet 2012. Aujourd’hui, la parenthèse est refermée ! Des milliers d’ouvriers ont quitté les usines. La veille, du matin au soir, la police a harcelé le président du MSWU pour qu’il annule l’appel à manifester au nom de l’article 144 du Code pénal en vigueur jusqu’au 26 mars. Mais les travailleurs sont passés outre, plaçant l’administration sur la défensive.
Sortant des usines de Maruti, Honda, Hero, Bellsonica, Daikin, Rico, Sunbeam, FCC, Munjal Showa, Munjal Kiriu, FMI, Endurance, Hilex, Omax, Lumax, Satyam Auto, Bajaj Motors, Talbros, Dhigania, GKN Ahresty, Sona Steering et bien d’autres, encore en bleu de travail, ils se sont rassemblés par milliers au parc Tau Devilal. Rien que de l’usine Maruti, à Manesar, ils sont sortis à 2 000. Les travailleurs ont annoncé un nouveau rassemblement à Gurgaon, le 28 mars, puis le MSWU a décrété le 4 avril comme journée nationale de mobilisation et journée internationale de solidarité. Le syndicat a également appelé les ouvriers à organiser la solidarité matérielle avec les familles des emprisonnés (privées de tout revenu). Il a été décidé que chaque ouvrier de Maruti donnera au moins 5 000 roupies (71 euros), et les ouvriers des autres usines de la zone industrielle verseront une journée de salaire. »
Des meetings ont également eu lieu dans d’autres villes d’Inde notamment à Mumbai.
Le 4 avril, une journée d’action est appelée en Inde pour la libération immédiate des ouvriers de Maruti ! Le MSWU appelle à en faire une journée internationale de mobilisation et de solidarité internationale.
Sans attendre, le POID appelle ses militants à se tenir prêts à se rassembler à l’ambassade d’Inde le 4 avril au soir. Lorsque les syndicats sont touchés, c’est la démocratie qui est en cause. Tout le mouvement ouvrier est en cause. Le POID s’adresse à tous les partis se réclamant du mouvement ouvrier et de la démocratie pour une rencontre, afin de construire ensemble une réponse unitaire pour exiger la libération des 13.
Paris le 25 mars, 16 heures