Le Bureau national du POID s’est réuni ce dimanche 5 février. Il a constaté que « le pays s’enfonce dans la crise » économique et politique. Il s’est posé la question : « y a-t-il une issue favorable aux travailleurs et à la jeunesse ? » Et répondu par l’affirmative. (lire la suite…)

poid_7Le pays s’enfonce dans la crise :
y a-t-il une issue favorable aux travailleurs et à la jeunesse ?

Travailleurs, jeunes, chômeurs, retraités, mères de famille, nous voyons chaque jour davantage ce pays s’enfoncer dans la crise

pdf picto• Crise sociale : chômage, fermetures d’usine, liquidation des services publics, destruction de nos droits, situation désastreuse de nos hôpitaux, vie chère… le peuple n’en peut plus !

• Crise politique : les uns après les autres, les dirigeants de tous les partis institutionnels, les anciens présidents de la République, les anciens ministres, sont soit éclaboussés par les scandales, soit éliminés de la course à la présidentielle dans le système de primaires qu’ils ont eux-mêmes mis en place. Une marche à la décomposition est engagée qui menace tous les acquis de la civilisation et de la démocratie.

Alors, dans un pays en crise, y a-t-il une issue favorable aux travailleurs et à la jeunesse ?

A cette question, nous, membres du Parti ouvrier indépendant démocratique, nous répondons :

oui, il y a une issue.

Cette issue ne viendra pas d’un « sauveur suprême » qui, dans les institutions de la Ve République est une espèce de roi sans couronne doté de tous les pouvoirs. Ces institutions réactionnaires sont à bout de souffle. Elles devront être balayées pour que le peuple puisse vivre.

Qui pourra dégager les solutions positives conformes à la démocratie et aux besoins sociaux ?

Seul le peuple, à travers une Assemblée constituante,

c’est-à-dire une Assemblée qui n’a aucun pouvoir au-dessus d’elle, composée de délégués élus par le peuple sur la base d’un mandat, sera capable de décider la forme et le contenu de la démocratie.

Pour être pleinement souveraine, cette Assemblée constituante devra commencer par rompre avec l’Union européenne. Car cette Union européenne est à l’origine de toutes les attaques et contre-réformes dictées par les multinationales et les spéculateurs, depuis des décennies, à tous les gouvernements qui s’y sont soumis. Ces attaques et contre-réformes débouchent sur les privatisations et le démantèlement des droits et conquêtes des travailleurs.

Il faut bien le constater : pour la défense de leurs droits, des acquis, de la démocratie, les peuples d’Europe, les uns après les autres, se dressent contre cette Union européenne et ses plans. Nous-mêmes, en France, au printemps dernier, par millions et par millions, nous nous sommes mobilisés avec les organisations syndicales pour le retrait de la loi El Khomri, une loi qui veut disloquer le Code du travail et les droits qu’il contient. Par millions et par millions, à de nombreuses reprises, dans les grèves et les manifestations, nous avons exigé : « Retrait de la loi El Khomri ! ».

De nouveau la loi El Khomri au centre de tout

Le gouvernement a pro té du refus des dirigeants des organisations ouvrières d’appeler à la grève jusqu’au retrait ; il a utilisé l’arme du 49-3 et ainsi fait passer sa loi. Mais ceux qui ont commis cette forfaiture contre les droits ouvriers n’ont pas tardé à la payer. Hollande a du renoncer à se représenter, Valls a été éliminé aux primaires.

Et maintenant, ce pays est à un tournant. De nouveau la loi El Khomri est au centre de tout. D’un côté, trois candidats, Macron, Fillon, Le Pen, veulent appliquer la loi El Khomri et aller plus loin contre les droits des travailleurs ; de l’autre côté, Hamon et Mélenchon se prononcent pour l’abrogation de la loi El Khomri.

Soyons clairs : ni Mélenchon ni Hamon n’avancent un programme de rupture avec la classe capitaliste. Mais l’un et l’autre sont poussés à s’exprimer un peu plus loin que ne le laissaient présager leurs programmes respectifs. Bien sûr, cela ne règle pas tout. Notre position comme Parti ouvrier indépendant démocratique est connue : nous estimons qu’aucune solution conforme aux intérêts des exploités et des opprimés ne pourrait se trouver dans le cadre de ces institutions. C’est pourquoi elles doivent être balayées. Mais c’est un fait que tout le monde peut constater : la mécanique des élections ne se déroule pas comme prévu. Tout peut arriver. La décomposition politique accélérée peut déboucher sur toutes les aventures et tous les dangers ; mais elle peut aussi nourrir le combat pour ouvrir la voie à une solution démocratique.

Jusqu’au dernier instant, ce gouvernement poursuit son œuvre destructrice en application des directives européennes, mais sa politique se heurte à la résistance des travailleurs. En ce moment même, dans tous les secteurs de la population, dans les hôpitaux, chez les personnels territoriaux, dans les entreprises, les grèves et les mobilisations qui se développent pour la défense des revendications expriment l’aspiration des travailleurs à trouver des solutions aux problèmes qui les assaillent.

La question de la rupture avec l’Union européenne commence à s’imposer dans les débats

Il faut bien le constater, la question de la rupture avec l’Union européenne, hier écartée par tous, commence à s’imposer dans les débats. Hamon vient de déclarer : « Après mon élection présidentielle, la Commission européenne, ce sera “merci, au revoir” » (20 minutes, 25 janvier). Quant à Mélenchon, il vient de réaffirmer lors de son meeting du 5 février à Lyon : « Il faut sortir des traités européens ».

Pour les travailleurs, les jeunes, pour les militants de toutes tendances, c’est une évidence : l’abrogation de la loi El Khomri marquerait une inversion du cours des choses. Elle ouvrirait la voie au combat pour bloquer l’incessante spirale des attaques contre nos droits, un premier pas pour la reconquête.

Alors, si les mots ont un sens, si ces deux candidats veulent véritablement l’abrogation de la loi El Khomri, rien ne devrait s’opposer à ce qu’ils se mettent d’accord pour qu’un seul candidat, soutenu par les partis qui appuient Hamon et Mélenchon, se présente comme candidat pour l’unité pour l’abrogation de la loi Travail.

Dans ce cas, nul doute qu’il béné cierait d’un large soutien ouvrier et populaire. Un bloc uni pourrait se constituer permettant une large mobilisation imposant l’abrogation de la loi Travail. La loi Travail défaite, ce serait une défaite de l’Union européenne qui en est l’inspiratrice et une victoire différée de la mobilisation ouvrière et jeune de 2016.

Rien ne doit faire obstacle à la réalisation de l’unité pour l’abrogation de la loi El Khomri

Pour le Parti ouvrier indépendant démocratique, qui n’a pas d’intérêts distincts de l’ensemble de la classe ouvrière, c’est une évidence : rien ne doit faire obstacle à la réalisation de l’unité pour l’abrogation de la loi El Khomri. Aucune possibilité ne doit être écartée pour y parvenir. Car à travers cette abrogation, c’est l’exigence de l’abrogation de toutes les contre-réformes. C’est l’exigence de mesures d’urgence qui doivent être prises pour sauver le peuple travailleur de la déchéance et de la misère.

Oui, les jeunes générations ont droit à un vrai travail, un vrai salaire. Oui, il faudra, demain, qu’un gouvernement ouvrier ose prendre ces mesures de rupture avec l’ordre établi, à commencer par le rétablissement de la Sécurité sociale de 1945, conquête ouvrière majeure. Un gouvernement qui ouvre les hôpitaux plutôt qu’il ne les ferme, qui ouvre les écoles plutôt qu’il ne les ferme, qui interdise les licenciements plutôt qu’il ne les facilite et qui consacre les milliards engagés dans la guerre aux services publics et aux intérêts de la population.

C’est pour ces objectifs que nous nous rassemblerons par milliers le 18 mars, date anniversaire de la Commune de Paris, au mur des Fédérés. C’est au service de ce combat qu’en toute indépendance nous avons engagé la construction d’un véritable parti ouvrier, un parti de la classe ouvrière, un parti de la démocratie.

Travailleurs, militants, jeunes, qui partagez cette préoccupation, nous vous invitons à participer aux larges assemblées ouvertes de débat que le POID organise dans tout le pays en ce mois de février. Nous vous invitons à prendre votre place dans la construction du Parti ouvrier indépendant démocratique, dans le combat pour le gouvernement ouvrier, pour le gouvernement de la démocratie.

Paris, le 5 février 2017, 16 heures

Le bureau national du POID